206 ans d’histoire d’une nation africaine en Amérique;
– 206 ans de condescendance impérialiste;
– 206 ans de boycottage idéologique;
– 206 ans depuis la création de notre nouveau maître: «l’argent, le capital».

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Rien de nouveau sous le ciel d’Haïti, des millions de miséreux rongés par la faim, la maladie, et le désespoir. Cette catastrophe humanitaire permet à quelques milliers de riches d’accroître leur fortune, sans aucun scrupule.

De décennie en décennies, les indices de développement d’Haïti s’affaiblissent, le P.N.B et le P.I.B sont criards :

PNB (2007) 5.44 milliards $USD
PNB/habitant (2007) 566 $USD
Croissance du PNB (2007) 25.64 %
PIB (2007) 6.03 milliards $USD
PIB/habitant (2007) 698 $USD
Croissance du PIB (2007) 3.20 %
Espérance de vie (2008) 57.56 ans
Taux de natalité (2008) 35.69 ‰
Taux de mortalité infantile(2008) 62.33 ‰
Indice de fécondité (2008) 4.78 enfants/femme
Taux de mortalité (2008) 10.15 ‰

Source:http://www.populationdata.net/index2.php?option=pays&pid=85&nom=haitiL

Population growth rate 2005-2010 (% per annum) 1.6
Population aged 0-14 years in 2008 (%) 36.6
Population aged 60+ years in 2008 (women and men, % of total) 7.4/6.3
Life expectancy at birth 2005-2010 (women and men, years) 62.8/59.1
Infant mortality rate 2005-2010 (per 1 000 live births) 48.8

Source :http://data.un.org/CountryProfile.aspx?crName=Haiti(Onu)

La vue de nos frères, sœurs ensevelis dans cette misère atroce devient banale.

Que se passe-t-il dans nos consciences ?

Qu’est-ce qui nous empêche de réaliser que la mort domine sur la vie dans notre pays, vu le taux de mortalité infantile, l’espérance de vie, la violence et la misère ?

Le maintien de la vie est la priorité dans toute société. Pourquoi n’est-il pas ainsi en Haïti ?

En Haïti, qu’est-ce qui est plus important que la vie de l’homme ?

L’argent me diriez-vous!

C’est l’homme par son activité qui produit la richesse, s’il se meurt, c’est la fin de tout. La pauvreté de l’homme est une chose, mais sa perte en est une autre. Pour exister un homme riche aura toujours besoin d’un homme pauvre, cela va avec le caractère viscéral de l’humain. La coexistence des riches et des pauvres est une donnée propre, aux sociétés humaines où l‘appropriation de capitaux existe.

Dans les sociétés organisées, on sauvegarde la classe des dépossédés, on lui donne une allocation de ressources lui permettant de survivre. Les programmes d’aide sociale n’ont pas toujours existé, avant leur création, ce sont les riches qui aidaient directement les pauvres. Pour la simple et bonne raison qu’ils ont besoin de cette classe pour être prospères.

C’est incontournable, Haïti a besoin de tous ses enfants qu’ils soient riches ou pauvres.

L’amélioration des conditions de vie de la majorité passe par le soutien local de chaque communauté. L’État et les citoyens doivent unir leur effort pour mettre des ressources en place, à partir d’un plan structuré conçu sous la forme de diverses lois qui garantissent non seulement un secours aux démunis, mais aussi qui font obstacle à la pauvreté absolue.

La solution pour sortir du marasme actuel se trouve dans la régulation par les lois de l’ensemble des activités sociales. L’expérience des autres peuples rapporte que la gouvernance par les lois procure la paix sociale, alors que la prédominance des mœurs expose au despotisme et à la tyrannie.

En Haïti, le droit actuel est inadapté et il est au service d’une élite. Les mœurs s’ingèrent à sa pratique. Le système juridique n’atteint pas son but ultime de garantir le contrat entre l’État et l’ensemble des citoyens. La majorité de la population est en marge du système juridique.

Une réforme juridique est incontournable et pressante surtout en matière pénale, en raison de la montée de la délinquance. La surpopulation extrême des prisons ne sera pas résolue avec la construction d’autres centres de détention ; ce sont les délais de procédures qui sont problématiques; certains détenus attendent jusqu’à trois ou quatre ans pour être jugés. Le rythme des arrestations est nettement plus élevé que celui des jugements. Le code pénal et criminel mérite d’être renouvelé, une rédaction beaucoup plus rigoureuse des infractions et des peines s’impose pour assurer l’efficacité des tribunaux, voire l’adaptation à l’évolution technologique et à la mondialisation des marchés.

Haïti ne peut s’enfoncer davantage.

L’espoir de voir Haïti sous des cieux plus cléments n’est pas irréalisable, il suffit d’utiliser l’argent «comme un serviteur et non un maître » dans les projets de développement présents et à venir. Les poches pleines de quelques milliers personnes ne constituent pas une considération face à cette catastrophe humanitaire qui se dessine de plus en plus en un complot génocidaire contre le peuple haïtien.

Selon l’ONU, en 2008 plus du tiers de la population en Haïti était âgé entre 0 et 14 ans, donc avait besoin d’une assistance directe et des soins…

Hypothétiquement, l’âge de cette population ne dépasse pas 30 ans. Dans les rues de Port-au-Prince, les pauvres aux cheveux blancs se font rares. C’est cette fécondité phénoménale de 4.78 enfants / femme qui camouffle la perte de vie humaine en Haïti.

Pour 2010, faisons de la vie une priorité en Haïti.

Source : Lydie Bruno -1er janvier 2010 (droit d’auteur réservé)

2 Replies to “Haïti 2010, un bilan»”

  1. Lydie tu as fait un superbe travail qui t'as pris du temps et de courage, je te présente mes félicitations les plus dignes. Je sais que tu as eu beaucoup de peines en écrivant ces données sur le sort d'un pays qu'on aime tant et pourtant ceux-là qui le dirigent ne s'ennuient guère de la situation. On apprécie beaucoup qu'on est parmi les premiers a en être au courant de ton excellent travail. Toute l'équipe de Haiti au Virtuel te félicite et te remercie une fois de plus, et te souhaite du succès pour l'année en cours chère amie.

  2. Lydie,

    Tu as fait un travail remarquable et je te felicites. Je pense que la faiblesse intituionalee est le plus grand mal de ce pays. Prenons juste un exemple tres simeple: La presidence de la cour de cassation est vacante depuis l accession de Me Boniface a la magistrture sureme de l Etat. L' actuel gouvernement refuse de nommer un President sous pretexte que les candidats proposes par le Senat ne sont pas aptes. IL semble qu ils ou elles ne jouissent pas d une bonne sante mentale. De ce fait, le conseil superiure de la Magistrature ne pourrait pas fonctionner car elle doit etre presidee par le President de cour de cassation.

    Je suis d accord avec toi sur le diagnostique faite sur la justice. Je pense que le probleme se situe au niveau des tribunaux de paix et civils. C est a ce niveau que se trouvent la corruption et la lutte d'influence des hommes politiques dans le systeme. Le faible salaire des juges ne doit pas etre la justification de la corruption, car ils ne sont pas mal payes que les autres fonctionaires de l administration publique. L ' etablissment du conseil superieur de la magistrature permettrait de renforcer l'impartialite et l independance des juges en vue de redorer le blason de la justice en Haiti.

    Rosevel

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