Le premier ministre Bellerive à Montréal: déclarations troublantes sur le pétrole, l’iridium et l’or d’Haïti, dans le tumulte de l’après tremblement de terre de Port-Au-Prince
Publié le 6 mars 2010
Hier et avant-hier, l’organisme GRANH, a organisé à l’École Polytechnique de Montréal, un colloque sur la reconstruction d’Haïti. Daphney Laraque une des participantes du colloque (MRDH, Mouvement pour le respect des droits humains), a posé les questions suivantes au ministre Bellerive: Est-ce qu’Haïti a prévu un plan pour l’exploitation de ses ressources? Plus spécifiquement l’or le pétrole et l’Iridium? Est-ce que des contrats ont été signés avec les pays amis d’Haïti pour l’exploitation de ces ressources, si oui de quel nature?
Jean-Max Bellerive, le même qui scandait: vaut mieux 10% de 1000$ que 100% de 0$, n’a cette fois-ci pas eu d’autres choix que de concéder une réponse. Rappelons-nous qu’à la Perle Retrouvée, le mois dernier, Ricardo Lamour (Pétition Villanueva) lui suggérait une question similaire, à laquelle il s’était abstenu de répondre en discutant de généralités. Néanmoins, le premier ministre fraichement nommé, n’a semble-t-il pas pu se désister cette fois-ci ou fuir le sujet en prosant.
Il en est même aller de 4 révélations chocs:
1 – Il y a effectivement du pétrole en Haïti.
2 – Des contrats d’exploitations et de raffineries pétrolières sont maintenant en discussion.
3 – Bellerive a connaissance de documents officiels sur la présence d’iridium en Haïti.
4 – Il y a des ressources d’or représentant des milliards de dollars en Haïti en connexion avec la république dominicaine et des contrats d’exploitation présentement en court avec le bras d’investissement pour le secteur privé de la Banque Mondiale le CFI et le F.M.I.
Tout ceci malgré le tumulte de la reconstruction d’Haïti d’après séisme.
Mr Bellerive n’a pas spécifié quelle était la nature de ses contrats, quelles compagnies ou gouvernements en sont les bénéficiaires, et quelle part (si part il y a) reviendrait à Haïti. Cependant, il semble que pour les bénéficiaires de ces contrats, la nature fait si bien les choses….
Le premier ministre et un groupe de personnalités Haïtiennes, dont l’homme d’affaires Réginald Boulos, ont travaillé sur un document portant sur l’avenir économique d’Haïti. Ce document n’expose pas les avenues que représentent l’exploitation de ces richesses extraordinaires, ni les recherches sérieuses qui ont été faites sur le sujet. Ce projet présente l’agriculture comme l’avenue à prioriser. En ignorant la question de ces ressources naturelles, c’est comme si le message envoyé était: on vous pillera, on s’enrichira, mais au moins vous aurez votre petit pain. Fait un peu décevant, ils ont, dans leur entreprise, pu ramasser quelques personnes se disant de gauche comme Michel Chancy, pour cautionner cette mascarade. Les petits paysans recevront probablement quelques miettes des ONG mais au moins ils mangeront pendant le pillage. Un sac de riz contre un sac d’or….
La question se pose alors. Que fait donc Bellerive lors de ses multiples visites à l’étranger? Solliciter les ressources de la Diaspora? Pas vraiment. Il a même l’adresse de nous mettre en garde: «N’allez pas avoir l’arrogance de nous dire quoi faire, soyez humbles». Il n’oublie pas de flatter de l’orgueil du corbeau en lui disant qu’il est indispensable de le considérer dans la reconstruction d’Haïti.
En fait, Bellerive, ex-diaspora lui-même et héros du secteur privé, s’enligne plutôt sur le discours inspirés des politiques néo-impérialistes canadiennes, à la Denis Coderre ou Pierre Pettigrew & Lawrence Cannon. Ce discours semble dire: diaspora on vous aime et on vous respecte, validez nous comme personnes pouvant représenter vos intérêts à l’étranger. Soyez sans inquiétudes, on signera les contrats d’exploitation abusifs en votre nom.
Ne me croyez pas sur parole, Bellerive n’est pas si transparent, c’est un homme intelligent, un politicien très, trop habile et il vous perdra au détour. Il suit l’itinéraire de Gérard Latortue en flattant l’étranger, il s’impose mieux à l’intérieur du pays et ces visites ressemblent de plus en plus en une campagne électorale.
Là où il faut le remercier, est que ses révélations nous obligent définitivement à remettre en question la validité des gouvernements haïtiens imposés (Latortue etc…) par les Amis d’Haïti depuis 2005 et la validité des contrats signés.
En fait, Mr. Bellerive le 10% de ces milliards, où est-il dans le plan de reconstruction d’Haïti? Et il va à qui ce 10%? Eh bien, dans ce cas là , on va prendre 100% de 0$ si vous voyez ce que je veux dire.
Et pour les corbeaux: Pourquoi ne pas donner votre fromage directement aux frères citoyens plutôt que de croire aux discours des renards et à leur générosité ?
Écrit par Zulu dit Didier Berry